Édile
Riquer

Entrée à la Comédie-Française en 1856 ; sociétaire en 1864 ; retraitée en 1884.

Ses études de Conservatoire la destinent d'abord au chant mais, après un premier accessit d'Opéra-comique, elle préfère passer au théâtre parlé, avec un engagement au Gymnase où elle reste six ans. Elle débute à la Comédie-Française en 1856 dans Henriette des Femmes savantes. Elle joue successivement dans le répertoire classique, les jeunes premières, les coquettes et les rôles marqués (Eliante, Célimène et Arsinoé, Henriette, Armande et Philaminte, Mariane et Elmire, etc.). Elle joue avec grâce Silvia du Jeu de l'amour et du hasard, la Comtesse du Mariage de Figaro et reprend de nombreux rôles du répertoire moderne.

En vingt-six années de carrière à la Comédie-Française, elle crée en tout douze rôles nouveaux, notamment dans Les Effrontés d'Émile Augier, Moi ! de Labiche (après quoi elle est nommée sociétaire en 1864) et surtout le rôle de Madame Tallien dans Le Lion amoureux de François Ponsard, où tout Paris vient l'applaudir, car elle porte à merveille les toilettes « à la grecque ».
Ses deux dernières créations sont Le Monde où l'on s'ennuie (E. Pailleron) et Smilis (J. Aicard), en 1884, année de sa retraite.

Elle fut en 1870 déléguée à l'ambulance du Théâtre-Français et s'occupa activement de l'Orphelinat des Arts.