Véra
Korène

Entrée à la Comédie-Française en 1931 ; sociétaire en 1936 ; retraitée en 1955.

D'origine russe, Véra Koretzky, dite Véra Korène, fait de solides études musicales avant d'entrer au Conservatoire, dans la classe de Leitner. Après deux premiers prix (Comédie et Tragédie), elle est engagée à l'Odéon par Gémier qui lui fait faire le dur apprentissage de l'alternance (Le Marchand de Venise et La Mégère apprivoisée de Shakespeare, Tartuffe de Molière, des auteurs modernes...).

Une incursion sur les Boulevards et une tournée en Afrique du Nord l'amènent, en 1931, à la Comédie-Française où elle débute dans Vénus de Psyché et Dolorès de Patrie (Victorien Sardou). Elle reprend Thérésia Cabarrus dans Le Sang de Danton de Saint-Georges de Bouhélier. Grande, souple, racée, elle interprète avec élégance les héroïnes tragiques : Phèdre, Hermione, Athalie, Camille, Roxane, etc., mais elle a aussi le charme de Célimène, l'esprit de Madame de Léry (Un Caprice), le piquant de Clotilde (La Parisienne, Henry Becque). Elle joue aussi bien Musset, Marivaux et Molière que Racine et Corneille. Elle est la belle interprète de Paul Raynal (Le Tombeau sous l'Arc de triomphe, La Francerie), Henri Lavedan (Le Duel), Jean-Jacques Bernard (Martine), etc.

Sociétaire en 1936, elle mène, dans les années 1930, une carrière cinématographique, jouant les belles espionnes et les vamps énigmatiques dans une douzaine de films à succès. En 1940, elle entreprend une longue tournée dans les deux Amériques.

On la retrouve en 1947 à la Scala de Milan dans Le Martyre de Saint-Sébastien, texte de Gabriele d'Annunzio, musique de Debussy. Elle met en scène Les Sincères de Marivaux, en 1950 à la Comédie-Française. Elle participe à l'organisation du festival de Lyon-Charbonnières, en 1951, monte en 1955, dans les décors et costumes de Carzou, Athalie, dont elle interprète le rôle-titre.

Retraitée de la Comédie-Française en 1955, elle a dirigé le théâtre de la Renaissance de 1956 à 1979.