La Dame de la mer

Ibsen à la Comédie-Française

Révélé en France par Émile Zola, Henrik Ibsen (1828-1906) est accueilli sur les scènes parisiennes au cours de la dernière décennie du XIXe siècle sous l’égide d’André Antoine - chantre du naturalisme théâtral et directeur du Théâtre-Libre - puis de Lugné-Poe, fondateur du Théâtre de l’Œuvre où il accueille le symbolisme.

C’est en 1921, sous l’administration d’Émile Fabre, que le dramaturge norvégien fait une entrée remarquée au répertoire de la Comédie-Française avec Un ennemi du peuple. Pour la première fois en effet on y accueille un chef-d’œuvre étranger, exception faite des pièces de Shakespeare jouées depuis le XVIIIe siècle dans des adaptations très libres, et de deux pièces écrites par Carlo Goldoni spécialement pour les Comédiens-Français.

La première d’Un ennemi du peuple, Salle Richelieu, se fait avec éclat et sans scandale, loin des protestations qu’avaient provoquées les premières représentations au Théâtre de l’Œuvre vingt-sept ans auparavant. Dégagée de son atmosphère brumeuse, « ibsénienne », dont se plaisaient à l’envelopper ses premiers metteurs en scène, la pièce est présentée dans une lecture nouvelle, plus réaliste.

Grand amateur d’Ibsen, Émile Fabre fait également entrer au Répertoire Hedda Gabler quatre ans plus tard, en 1925. Il fait appel à Lugné-Poe pour superviser la mise en scène du sociétaire Charles Granval et à Marie-Thérèse Piérat pour tenir le rôle-titre. Le décor de Granval aux « tons d’aquarium » ne plaît pas et la comédienne ne fait pas l’unanimité : on lui reproche d’embourgeoiser le personnage féminin, de la jouer en « Bovary du Nord ». Il faut attendre la reprise de 1936, dans un nouveau décor de Léo Devred et avec une nouvelle interprète, Mary Marquet, proposant une vision plus cérébrale, pour que la pièce trouve son public.

Après cette reprise, Ibsen disparaît des affiches de la Comédie-Française pendant près de cinquante ans. Le Canard sauvage, proposé par deux fois au Comité de lecture, en 1930 par Émile Fabre et en 1940 par Jacques Copeau, est enfin joué le 4 décembre 1993 dans une traduction de Terje Sinding. Pour son metteur en scène, Alain Françon, ce drame social s’inscrit dans « un théâtre de construction abstraite, obsessionnelle, mathématique, dont les personnages sont absolument terrifiants ». Dans un décor épuré de Jacques Gabel, un atelier glacial avec neige fondue sur la verrière, la distribution réunit Jean-Yves Dubois, Jean-Baptiste Malartre, Martine Chevallier et Anne Kessler.

En 2002, Jean-Pierre Miquel signe, au Théâtre du Vieux-Colombier, une nouvelle mise en scène d’Hedda Gabler, « l’une des pièces fondatrices du théâtre moderne », avec la création d’un nouveau type de personnage fondé sur une notion psychologique inhabituelle la dramaturgie classique, l’ennui. Il offre le rôle-titre à la comédienne Clotilde de Bayser qui lui apporte « une modernité féministe ».

En 2006, pour sa première mise en scène, la sociétaire Anne Kessler retrouve le dramaturge scandinave qui lui avait procuré « l’une de ses grandes joies au théâtre » lorsqu’elle jouait dans Le Canard sauvage, sous la direction d’Alain Françon. Elle explore, dans un spectacle intitulé Grief[s], les univers de Strindberg, Ibsen et Bergman.

Enfin, Peer Gynt, formidable pièce de troupe, mais aussi pièce-monde à la « démesure mythique », multipliant les décors, les époques et les personnages, est mise en scène par Éric Ruf en 2012 dans le Salon d’Honneur du Grand Palais. Le metteur en scène-scénographe, qui avait lui-même joué le rôle-titre sous la direction de Philippe Berling au Théâtre du Peuple à Bussang en 1996, installe au centre d’un dispositif bifrontal « une grande route sur laquelle défilent et se perdent nos fantômes et nos rêves ».

Cette saison, La Dame de la mer sera présentée pour la première fois à la Comédie-Française au Théâtre du Vieux-Colombier. Lorsqu’il écrit cette pièce en 1888, le dramaturge est classé parmi les monstres sacrés et son inspiration poétique semble être à son apogée.

— Visuel : Le Canard sauvage d’Henrik Ibsen, mise en scène d’Alain Françon, 1993, avec Martine Chevallier, Jean-Baptiste Malartre
Photo © P. Nozolino, coll. Comédie-Française

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