Photos de scène

Photos de scène

Pour un théâtre romanesque

Mythes, récits et faits divers ont inspiré les dramaturges avant que le roman ne vienne bouleverser, au XIXe siècle, les conventions classiques. Les sphères théâtrales et romanesques s’interpénètrent : les didascalies se développent, les règles d’unités s’assouplissent, les décors s’enrichissent et se multiplient dans le théâtre romantique tandis que les romanciers rêvent d’écrire pour une scène nettement plus lucrative. Plus timidement que les autres salles, la Comédie-Française, théâtre de répertoire, joue ses premières adaptations à partir du milieu du XIXe siècle. Cette saison, pas moins de quatre spectacles à l’affiche sont tirés de romans : Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan (Studio-Théâtre), Mémoire de fille d’Annie Ernaux (Théâtre du Vieux-Colombier), Le Côté de Guermantes de Marcel Proust (Salle Richelieu) et Gabriel, roman dialogué de George Sand (Théâtre du Vieux-Colombier). Dans ce laps de temps, la diversité des versions scéniques qui se regroupent en trois grands courants successifs illustrent l’évolution des rapports entre le romanesque et la théâtralité.

Les “auto-adaptations”. Lors de cette première vague d’adaptations scéniques, le romancier s’attèle souvent personnellement à la réécriture.
L’adaptateur extérieur. Les versions scéniques par une tierce personne, affranchie de toute collaboration avec le romancier deviennent plus fréquentes que les « auto-adaptations » à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.
Les metteurs en scène adaptateurs. Depuis une dizaine d’années, ce n’est plus le texte qui est dramatisé mais sa présentation par le metteur en scène qui, le plus souvent, conserve la forme du roman. Désormais, la scène semble se conformer à celui-ci, en conservant par exemple le récit dans le discours. Les auteurs sont maintenant, le plus souvent, adaptés par des metteurs en scène qui prennent en charge le texte.

Cette exposition de photographies présente une sélection des adaptations de romans à la Comédie-Française, au simple fil du temps et de l’histoire...

Pour un théâtre musical

La fragile frontière entre la déclamation, le jeu et le chant est allègrement titillée dès la création de la Comédie-Française dont les pièces inscrites au Répertoire intègrent fréquemment des passages musicaux et chantés honorablement servis par une troupe aux talents artistiques variés et par une lignée de directeurs de la musique qui s’achève avec André Jolivet puis Michel Frantz.
En 1987, le spectacle musical, La Comédie des musiciens, célèbre les ouvertures, musiques de scènes, chansons et couplets additionnels qui agrémentent le répertoire du plus ancien théâtre français.
Depuis les années 1990, les spectacles musicaux se diversifient. La forme traditionnelle du cabaret composé d’un florilège de chansons (de Paris cabaret en 1993 et 1995 à Quatre femmes et un piano en 2013) est médiatisée de 2007 à 2012 sur France Inter, dans l’émission La Prochaine fois, je vous le chanterai de Philippe Meyer dans laquelle la Troupe chante plus de 400 titres méconnus ou oubliés. Ces diffusions donnent naissance à deux disques et cinq spectacles.

Les talents d’interprétation vocale mais aussi instrumentale au sein de la Troupe donnent matière à une programmation musicale désormais régulière. Les spectacles musicaux sont conçus autour de thématiques telles que la mer (2007) ou l’érotisme (2008). À partir de 2013, ils font découvrir ou réentendre des chansons d’icônes telles que Vian (2013), Brassens (2014), Barbara (2014) et Ferré (2016).
Chanteurs mais aussi musiciens, des comédiens s’emparent dans Comme une pierre qui… (2015) de leurs instruments pour faire revivre la création de la chanson Like a Rolling Stone de Bob Dylan qui pose, à la Comédie-Française, un jalon dans la dramaturgie des spectacles musicaux. L’année suivante, L’Interlope plonge le spectateur dans un cabaret de l’entre-deux-guerres et dans le registre d’une subculture homosexuelle qui se vit alors dans la clandestinité. Et l’on retrouve en 2018, des comédiens de Comme une pierre qui… pour l’écriture et mise en scène des Serge (Gainsbourg point barre), portrait sensible de l’homme autant que de l’artiste.
Il ne manquait que la comédie musicale. C’est chose faite avec Quelle comédie ! en 2021, suivie, en 2022, d’un impromptu musical autour de Molière et Lully (D’où rayonne la nuit).

À l’occasion de la programmation, cette saison, de deux spectacles musicaux (la reprise des Serge (Gainsbourg point barre) et la création de La Ballade de Souchon) qui célèbrent des artistes contemporains déjà entrés dans l’Histoire musicale, l’exposition de photographies particulièrement éloquentes sur l’évolution dramaturgique de ce type de spectacle ne pouvait trouver de murs plus chargés de souvenirs que ceux du Studio-Théâtre, troisième salle de la Comédie-Française devenue aussi sa principale scène musicale.

Pour un théâtre tout public

À l’aube de l’école républicaine, des abonnements et matinées classiques concourent dès 1873 à l’éducation théâtrale des enfants de la bourgeoisie et perdurent, au gré des rythmes scolaires, jusqu’à la charnière des XXe et XXIe siècles.

Les propositions faites au public jeune s’accélèrent à partir du début du XXIe siècle avec une programmation, des créations et des initiatives spécifiques, à l’intention des élèves qui représentent aujourd’hui une part non négligeable des spectateurs. C’est avec le théâtre contemporain de Fabrice Melquiot (Bouli Miro) que l’histoire a commencé en 2003, essentiellement au Studio-Théâtre, suivie par la poésie de Jacques Roubaud dont le divertissement « tout public », Ophélie et autres animaux (2006), est accessible dès l’âge de 6 ans. Toutefois, le genre théâtral est bientôt éclipsé par le conte, terreau fertile à l’inventivité scénique, souvent entremêlé de chant et parfois adapté à l’époque contemporaine. Le succès des Contes du chat perché de Marcel Aymé (Le Loup en 2009, Le Cerf et le Chien en 2016) ouvre, chaque année, la scène à d’illustres histoires : Les Habits neufs de l’empereur (2010), Le Petit prince de Saint-Exupéry (2011), Les Trois petits cochons (2012), La Princesse au petit pois (2013), La Petite fille aux allumettes (2014), La Petite Sirène (2018) … Le roman trouve également sa place (Poil de carotte de Jules Renard en 2011, 20000 lieues sous les mers de Jules Verne en 2016, Sans famille d’Hector Malot en 2020).

Le jeune public étant particulièrement réceptif à un spectacle par le biais sensoriel, les metteurs en scène contemporains de cette riche bibliothèque proposent un renouvellement des formes. La magie opère grâce, tant aux traditionnels tours de magie qu’à l’exploitation de la vidéo et aux scénographies innovantes. La représentation des mondes marins fut récompensée par un Molière de la création visuelle 2016 pour 20000 lieues sous les mers et par un Molière du jeune public 2020 pour La Petite Sirène.

Cette exposition de photographies qui témoigne de la prépondérance d’Andersen dans ce répertoire tout public sur la scène « historique » du Studio-Théâtre et, plus récemment, du Théâtre du Vieux-Colombier, accueille aujourd’hui la création du Chien, dernier volet du « triptyque » des Contes du chat perché que Marcel Aymé dit avoir écrit « pour les enfants, âgés de quatre à soixante-quinze ans ».

Informations pratiques

Exposition réalisée au Studio-Théâtre par la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française pour la saison 2022-2023.

Pour tout renseignement, s’adresser à : Mélanie Petetin au 01 44 58 14 78
- melanie.petetin@comedie-francaise.org

Copyright pour toutes les reproductions : ©Coll. Comédie-Française

  • Lunettes connectées disponibles à la Salle Richelieu

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ATTENTION

Ouverture des réservations pour les représentations du mois de juillet Salle Richelieu :

  • MER 20 MARS à partir de 11h

VIGIPIRATE

En raison du renforcement des mesures de sécurité dans le cadre du plan Vigipirate « Urgence attentat », nous vous demandons de vous présenter 30 minutes avant le début de la représentation afin de faciliter le contrôle.

Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.

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