Francis
Huster

Entré à la Comédie-Française en 1971 ; sociétaire en 1977 ; retraité en 1982.

Après le Cours Florent et le Centre de la rue Blanche (classes de Teddy Bilis et Robert Manuel), il entre au Conservatoire où il est l'élève de René Simon, puis d'Antoine Vitez. Il remporte un premier prix de Comédie en 1971, mais s'est déjà signalé en adaptant et en interprétant avec brio Les Amours de Jacques le fataliste d'après Diderot.

Il entre à la Comédie-Française et débute dans les amoureux de Molière (Cléante, Cléonte, Valère...), dans Paul Taccarel, le jeune premier de La Station Champbaudet de Labiche. À l'Odéon, il joue Amorphe d'Ottenburg de Jean-Claude Grumberg, fait une composition intéressante et originale du rôle de Mosca, dans Volpone de Jules Romains d'après Ben Jonson. Il joue Pirandello (Henri IV), Giraudoux (Ondine), Billetdoux (La Nostalgie, camarade...), met en scène et interprète Les Marrons du feu, de Musset, et incarne Cœlio dans les Caprices de Marianne. Musset convient à son tempérament romantique, il est Tebaldeo et surtout Lorenzo dans Lorenzaccio mis en scène par Zeffirelli – notamment lors de la retransmission télévisée du spectacle –, Perdican dans On ne badine pas avec l'amour et Octave dans la dernière présentation des Caprices de Marianne. Il est aussi Sébastien dans La Nuit des Rois de Shakespeare. Après la performance d'acteur réalisée hors Comédie-Française dans l’Hamlet de Jules Laforgue, une autre performance l'attend au Petit-Odéon, en compagnie de Catherine Salviat, dans l'étincelant dialogue libertin de Crébillon fils, La Nuit et le moment.
Il aborde la tragédie classique avec Cinna, un Cid juvénile et vibrant et Britannicus (rôle-titre) en smoking. Il est à l'Odéon un Dionysos christianisé dans l'adaptation que fait Maurice Clavel des Bacchantes d'Euripide. Après le Dom Juan de Max Frisch, il donne du héros de Molière une interprétation désenchantée dans la mise en scène « sulpicienne » de Jean-Luc Boutté.

Son dernier rôle à la Comédie-Française est le héros tourmenté de Tchekhov, Tréplev, de La Mouette, qu'il interprète avec violence et sensibilité. En effet, après dix années de Comédie-Française, où il lui a été donné de jouer les plus beaux rôles du répertoire, il a envie de courir d'autres risques, notamment au cinéma. Il a commencé à tourner très jeune, avec Georges Franju dans La Faute de l'abbé Mouret, puis avec Nina Companeez (Faustine, Colinot Trousse-chemise...). Depuis son départ de la Comédie-Française, il n'a cessé de tourner, avec Elie Chouraqui, Claude Lelouch, etc.

Au théâtre, il a tenté l'expérience solitaire d'un texte écrit par lui-même et pour lui-même, où il tâche de « casser » son image d'acteur romantique, tandis qu'il est à la télévision le héros de plusieurs feuilletons réalisés par Nina Companeez. Acteur exigeant, doué d'une présence incontestable, il cherche à s'exprimer dans les domaines les plus divers.