Madeleine
Renaud

374e sociétaire

Entrée à la Comédie-Française en 1921 ; sociétaire en 1928 ; retraitée en 1945.

Madeleine Renaud, après un premier prix de Comédie remporté au Conservatoire dans la classe de Raphaël Duflos, débute en 1921 à la Comédie-Française dans le rôle de Cécile de Il ne faut jurer de rien de Musset.

Elle a le physique et la sensibilité de l'ingénue du répertoire. Elle interprète en conséquence tous les rôles classiques de cet emploi, à commencer par Agnès de L’École des femmes, qu'elle va jouer pendant plus de dix ans.
Suivent les Angélique et les Lucinde, Psyché de Molière et À quoi rêvent les jeunes filles de Musset, ainsi que les jeunes filles modernes de L’Âne de Buridan et de La Belle Aventure (de Flers et Caillavet). Elle interprète ensuite les amoureuses, passant de Rosine et Suzanne de Beaumarchais à Jacqueline du Chandelier, à qui elle donne juste ce qu'il faut d'exquise perversité.
Elle est Adèle de Boubouroche (Courteline), la jeune religieuse du Chant du berceau (Martinez Sierra), Vivette de L'Arlésienne (Daudet). Elle reprend à la Comédie-Française les rôles créés par Marguerite Jamois et Renée Falconetti dans Martine de Jean-Jacques Bernard et Le Simoun de Lenormand.

Avec les amantes et les coquettes, elle aborde Marivaux : La Double Inconstance et, ce qui sera un de ses meilleurs rôles classiques, même après son départ de la Comédie-Française, Araminte des Fausses confidences. Elle crée, en 1938, Cantique des cantiques de Giraudoux, mis en scène par Jouvet. Sa rencontre avec Jean-Louis Barrault est décisive pour sa carrière comme pour sa vie. Elle crée entre 1940 et 1945 des rôles importants comme ceux d'Inès de Castro dans La Reine morte de Montherlant et de Doña Musique dans Le Soulier de satin de Claudel, ainsi que Les Fiancés du Havre de Salacrou, Les Mal-aimés de Mauriac, etc.
Elle est la première à interpréter Feydeau à la Comédie-Française (Feu la mère de Madame). Lorsqu'en 1946 la possibilité est donnée aux sociétaires de reprendre leur liberté, Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault réalisent un vieux rêve et fondent leur propre compagnie. On connaît leur itinéraire, de Marigny au Palais de glace, en passant, entre autres, par l'Odéon et le théâtre d'Orsay.

Il est impossible d'énumérer ici les rôles et les créations de Madeleine Renaud durant cette seconde carrière, plus longue et plus riche encore que sa carrière à la Comédie-Française. Son registre s'est étendu et si elle joue encore le répertoire avec une grâce infinie (Molière, Beaumarchais, Marivaux), elle tâte de l'opérette (La Vie parisienne), du vaudeville (Feydeau), revient aux grands textes avec Claudel, Montherlant, Giraudoux et Anouilh et met son intelligence pénétrante, sa sensibilité et sa personnalité au service de l'avant-garde (Jean Genet, Beckett, Marguerite Duras...).
Qu'elle joue Maude d'Harold et Maude ou Winnie de Oh les beaux jours !, la criminelle de L'Amante anglaise ou encore l'aphasique de Wings, elle impose avec clarté les textes les plus difficiles et les personnages les plus incongrus. On la voit peu sur le petit écran, mais elle a fait au cinéma une intéressante carrière, d'abord à l'époque où elle était à la Comédie-Française, avec les pièces filmées de Marcel Achard, l'émouvante Maternelle, Maria Chapdelaine de Julien Duvivier (1934), les films de Jean Grémillon en 1942/1943 (Remorques et Lumière d'été) et dans les dernières années, elle a composé des personnages pittoresques dans Le Diable par la queue, La Mandarine, etc.

Madeleine Renaud, outre qu'elle tient un rôle d'animatrice aux côtés de Jean-Louis Barrault pendant plus de quarante ans, est une actrice essentielle dans l'histoire du théâtre de notre temps.

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