Jean-Paul
Roussillon

432e sociétaire

Entré à la Comédie-Française en 1950 ; sociétaire en 1960 ; sociétaire honoraire en 1982.

« Son emploi ne présente aucun double dans la troupe actuelle ». Ainsi s'exprime Pierre-Aimé Touchard, administrateur de la Comédie-Française, lorsqu'il s'adresse au Colonel Fruitière et à ses différents interlocuteurs institutionnels, en 1952, pour obtenir la réaffectation de ce jeune pensionnaire de vingt ans, qui se trouve dans l'obligation d'effectuer son service militaire.

« Indispensable », ce comédien et metteur en scène le reste au fil de plus de cinq décennies pour la Maison et la Troupe qui le vit naître. Une Maison qui fut son refuge, dès ses premières années de jeunesse, puisque son père y travaillait en qualité de directeur de la scène.

Après des études au Conservatoire national d'Art dramatique, dans la classe de Denis d'Inès, Jean-Paul Roussillon est accepté en qualité de pensionnaire au sein de la Comédie-Française, à la suite de son prix d'interprétation pour son rôle dans Ardèle ou la Marguerite de Jean Anouilh.

Son allure altière et vive, son sens aiguë du comique et la relation que ce comédien arrive à établir avec le public, lui permettent d’interpréter dans un premier temps les rôles de jeune premier ou de valets : Baptistin, dans Les Caves du Vatican d'André Gide ; Spadille, dans À quoi rêvent les jeunes filles d'Alfred de Musset ; Ragotin, dans Dom Juan de Molière ; Poil de Carotte, dans la pièce éponyme de Jules Renard ; Pasquin, dans Le Jeu de l'amour et du hasard ; Arlequin, dans Arlequin poli par l'amour de Marivaux ou encore Mascarille, dans Les Précieuses ridicules de Molière.

Le 1er janvier 1960, Jean-Paul Roussillon devient sociétaire de la troupe. Au cours de ces années, il exulte dans les rôles emblématiques de Scapin ou encore de Puck dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare. Dès 1962, il signe sa première mise en scène avec Le Retour imprévu de Jean François Regnard. Suivent Crispin rival de son maître de Lesage en 1966, L'étourdi et Le Médecin malgré lui en 1967 et 1968 et surtout L'Avare de Molière, dont sa vision de l’œuvre sur scène suscitera beaucoup de remous et d'enthousiasmes. « On doit s'incliner », titre la revue Les Nouvelles Littéraires ; « Trahi dans sa propre maison », titre le quotidien conservateur L'Aurore ou encore « Spectacle tout à fait passionnant », selon Jacques Lemarchand dans Le Figaro Littéraire.

Après s'être fait un nom en tant que comédien, Roussillon va s'imposer en tant que metteur en scène, passant d’œuvres diverses du patron de la maison : George Dandin, L'École des femmes ou encore Tartuffe ; aux deux volets antiques Œdipe Roi et Colonne de Sophocle ou encore Les Trois Sœurs de Tchekhov, ce « chef d’œuvre mélancolique comme la vie », comme le soulignera l'un des critiques du spectacle. Ici Jean-Paul Roussillon gagne en profondeur et se trouve là où on ne l'attendait pas : dans le registre du drame et des larmes, celles que l'on enfouie au plus profond de soi, comme seuls quelques rares comiques de talent tels que lui-même savent le faire.

Jean-Paul Roussillon va gagner au fil de ces années en carrure : son physique évolue, se burine, semblable à une œuvre dont il serait l'artisan. Son corps et sa voix se démarquent de la scène dans des rôles qu'il sait désormais interpréter au cours des années soixante-dix : Lebedev, dans L'Idiot d'après Dostoïevski ; Matti, dans Maître Puntilla et son valet Matti de Brecht ; le Père, dans Six personnages en quête d'auteur de Pirandello et surtout Estragon, dans En attendant Godot de Samuel Beckett, dans la mise en scène de Roger Blin, célébrée par le public et la critique en 1978.

En 1982, âgé de cinquante et un an, il devient sociétaire honoraire, tout en continuant de mettre en scène pour la Comédie-Française des œuvres de Robert Pinget (La Manivelle et Abel et Bela) et de Jean-Claude Grumberg (Les Vacances et Rixe). Durant les années quatre-vingt et au cours des années quatre-vingt-dix, il continue d'interpréter des rôles mémorables, dont celui de Koch, dans Quai Ouest de Bernard-Marie Koltès qui est créé dans une mise en scène de Patrice Chéreau en coproduction avec le Théâtre des Amandiers de Nanterre en 1986. Il joue le rôle de Mercadet, dans Le Faiseur d'après Balzac, qu'il met lui-même en scène ; ainsi que James Tyron, dans Long voyage du jour à la nuit du dramaturge américain Eugene O'Neill.

Hors de la Comédie-Française, Jean-Paul Roussillon participe à la création française de la pièce du dramaturge allemand Botho Strauss, La Trilogie du Revoir, dans une mise en scène de Claude Régy. D'autres de ses collaborations ont lieu avec le metteur en scène Patrice Kerbrat pour L'Amante anglaise de Marguerite Duras (1999) ou encore Gildas Bourdet, pour la création de la pièce de Véronique Olmi, Le Jardin des apparences au Théâtre National de Marseille à la Criée, en 2001, pour lequel il reçoit le Molière du Comédien en 2002.
Il effectue depuis 1997, ce que l'on est en droit de nommer un compagnonnage avec le metteur en scène Alain Françon, pour lequel il joue dans de nombreux rôles au Théâtre National de la Colline, entre autres dans Dans la compagnie des hommes d'Edward Bond (1997), King de Michel Vinaver (1999), Skinner de Michel Deutsch (2002) ou encore Katarakt de Rainald Goetz (2004). Au cours de l'année 2009, il joue, toujours sous la direction du même metteur en scène, dans La Cerisaie d'Anton Tchekhov au Théâtre National de la Colline.

La carrière cinématographique de Jean Paul Roussillon est prolixe, puisque grand nombre de réalisateurs font appel à lui durant ses cinquante ans de carrière : Julien Duvivier, pour Voici le temps des assassins (1956) ; Henri Verneuil, pour Week-end à Zuydcoote (1964) ; Josef Losey, pour La Truite (1982), Bertrand Tavernier, pour La Fille de D'Artagnan (1994) ou encore Arnaud Desplechin, qui le choisit pour tourner dans plusieurs de ses films, notamment Rois et reine (2004) et Un Conte de Noël (2008).
Il est nominé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle dans Une Hirondelle a fait le printemps de Christian Carion en 2002.

At the Comédie-Française

1996-1997

1985-1986

  • Quai Ouest

    by Bernard-Marie Koltès Directed by Patrice Chereau

    Odéon

1984-1985

  • Ivanov

    by Anton Tchekhov Directed by Claude Régy

    Lebedev, Pavel Kirilitch

    Richelieu

1983-1984

  • Ivanov

    by Anton Tchekhov Directed by Claude Régy

    Lebedev, Pavel Kirilitch

    Richelieu

1982-1983

  • Les Vacances

    by Jean-Claude Grumberg Directed by Jean-Paul Roussillon

    The Father

    Odéon

  • Rixe

    by Jean-Claude Grumberg Directed by Jean-Paul Roussillon

    Henri

    Odéon

1981-1982

  • La Double Inconstance

    The Double Inconstancy by Marivaux Directed by Jean-Luc Boutté

    Trivelin

    Richelieu

1980-1981

  • La Double Inconstance

    The Double Inconstancy by Marivaux Directed by Jean-Luc Boutté

    Trivelin

    Richelieu

  • La Locandiera

    The Mistress of the Inn by Carlo Goldoni Directed by Jacques Lassalle

    Fabrice

    Richelieu

  • La Commère

    The Gossip by Marivaux Directed by Jean-Paul Roussillon

    Monsieur Rémy

    Richelieu

  • En attendant Godot

    Waiting for Godot by Samuel Beckett Directed by Roger Blin

    Estragon

    Odéon

1979-1980

  • La Commère

    The Gossip by Marivaux Directed by Jean-Paul Roussillon

    Monsieur Rémy

    Richelieu

  • La Tour de Babel

    by Fernando Arrabal Directed by Jorge Lavelli

    Borgne - Gaspar Quintero, "Che Guevara"

    Odéon

1978-1979

1977-1978

  • Les Femmes savantes

    by Molière Directed by Jean-Paul Roussillon

    The Notary

    Richelieu

  • En attendant Godot

    Waiting for Godot by Samuel Beckett Directed by Roger Blin

    Estragon

    Odéon

  • L'Avare

    The Miser by Molière Directed by Jean-Paul Roussillon

    La Flèche

    Richelieu

1976-1977

  • La Commère

    The Gossip by Marivaux Directed by Jean-Paul Roussillon

    Monsieur Rémy

    Richelieu

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