7 minutes

Débats démocratiques, politiques et sociaux dans le répertoire théâtral

Dans 7 minutes, un comité d’ouvrières doit se prononcer sur une mesure proposée par la nouvelle direction. La discussion chorale évolue du début à la fin de la pièce, et une pensée collective émerge de ce débat démocratique. De telles scènes collectives, en temps réel, sont assez rares dans le répertoire théâtral – la pièce de Stefano Massini n’est pas sans évoquer le film de Sidney Lumet également adapté au théâtre, Douze hommes en colère, sorti en 1957, et qui présente un huis clos de 12 jurés devant se prononcer sur une affaire de parricide.
Les instances politiques et démocratiques (sénat romain, assemblée nationale sous la Révolution française) sont davantage représentées sur scène que les sujets sociaux – comme c’est le cas dans 7 minutes – qui sont très marginaux dans le répertoire de la Comédie-Française.

Les pièces évoquant les assemblées politiques de la république romaine sont nombreuses même si peu d’entre elles mettent en scène réellement les débats. Sénateurs, tribuns, consuls traversent donc la scène d’un grand nombre de tragédies romaines du XVIIe et XVIIIe siècle. Coriolan de Shakespeare, monté en 1934 par l’administrateur Émile Fabre, réveille les tensions politiques alors que la France est en pleine crise parlementaire : on y voit une pièce fasciste très critique vis-à-vis du fonctionnement démocratique. L’Assemblée nationale ou le Tribunal révolutionnaire sont à l’arrière-plan des pièces qui se situent sous la Révolution française, quand ils ne font pas l’objet de tableaux figurés sur scène comme dans Le Sang de Danton de Saint-Georges de Bouhelier (5e tableau, Le Tribunal révolutionnaire).

Les thématiques sociales abordant conflits, grèves, négociations et rapports de force entre les différentes classes sont peu représentées à la Comédie-Française alors qu’elles sont des sujets de prédilection sur d’autres scènes notamment à la fin du XIXe siècle. André Antoine, sur son théâtre, se consacre à défendre les classes laborieuses : Les Bouchers de Fernand Icres (1888), Les Tisserands de Gerhart Hauptmann (1893), Le Cuivre de Paul Adam et André Picard (1895), etc. À la Comédie-Française à la même époque, dans un théâtre bourgeois, le Répertoire fait allusion aux conflits sociaux plus qu’il ne les représente : seule La Grève des forgerons de François Coppée (1897) aborde le sujet frontalement, mais la plupart des pièces en restent à l’évocation, comme L’Embuscade d’Henry Kistemaeckers (1913), comédie de mœurs sur fonds d’intrigue sociale (la grève menace dans les usines d’automobiles Guéret).

  • Visuel : Mounet-Sully dans La Grève des forgerons, 1897 © Coll. Comédie-Française
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VIGIPIRATE

En raison des mesures de sécurité renforcées dans le cadre du plan Vigipirate « Urgence attentat », nous vous demandons de vous présenter 30 minutes avant le début de la représentation afin de faciliter le contrôle.

Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.

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