Claire Fayel, costumière de l'Académie

Portrait de Claire Fayel, costumière de l’Académie pour les saisons 2019-2020 et 2020-2021.

Claire Fayel est costumière de la promotion de l’Académie pour les saisons 2019-2020 et 2020-2021. L’idée du costume lui est venue par le dessin.

Ce que j’aime c’est le lien entre le texte, l’atmosphère, les acteurs et ce que le costume peut raconter au milieu de tout ça, d'univers très différents.

Formée à l’Ensatt, c’est par le biais de cette école nationale de théâtre qu’elle accède à l’académie de la Comédie-Française. La pluridisciplinarité de l’Ensatt fait la force de cette formation « C’est très enthousiasmant de rencontrer des personnes de son âge qui sont passionnées par la même chose mais qui l'expriment par un médium différent. » À l’Académie c’est finalement un peu la même dynamique et elle y entre à la fin de son master, l’année dernière. « C’est très impressionnant quand on arrive ici, il y a le poids, le faste du lieu et c’est enivrant parce qu’on a l’impression d’être dans un musée vivant ».

Dès son arrivée, elle joue dans La Vie de Galilée de Bertolt Brecht mise en scène par Éric Ruf en tant que comédienne-figurante, comme l’ensemble de ses camarades de promotion. « L’ expérience était assez surprenante et à la fois géniale parce que l’on a sauté dans le grand bain dès le début, en terme de rencontres, au sein de l’Académie et de la Troupe mais aussi par la découverte du théâtre et de ses coulisses. J’ai entrevu des endroits par lesquels je ne serais pas forcément passée en tant qu'académicienne-costumière. Il y a eu aussi toutes les sensations ressenties sur le plateau, les cinq changements rapides de costumes, les lumières sur la scène, etc. Toutes ces expériences m’étaient inconnues, je ne suis pas venue pour ça au départ mais je me suis laissée prendre au jeu et c’était étonnant, très impressionnant et à la fois extrêmement jouissif de participer à cette chose-là. »

Cette entrée en matière intense et joyeuse fédère la promotion de l’Académie, qui se rencontre sur le plateau de la Salle Richelieu.

Claire devient ensuite assistante de Pascaline Chavanne créatrice costumes pour Le Côté de Guermantes d’après Proust mis en scène par Christophe Honoré. Cette pièce sera un de ses plus gros projets, elle y passe beaucoup d’heures et suit l’ensemble des étapes de création, de la recherche de matériaux aux dernières petites choses à coordonner au plateau avant la première.

« Je faisais le lien entre Pascaline, les répétitions, les ateliers, la régie des costumes, l’habillage. On est passé par toutes les étapes des essayages de toiles ou de tissus, les recherches de bijoux, de chaussures. Beaucoup de choses ont été fabriquées sur mesure, il y avait donc un suivi à faire auprès de Pascaline et j’ai trouvé très formateur ce travail de lien entre les différents lieux, les ateliers, Richelieu puis Marigny. »

Dans ce rôle d’assistante, Claire doit être un peu partout à la fois, au plateau, en coulisses, sur des documents de travail ou en repérages en boutiques pour certains achats : « Le travail est vraiment réparti surtout dans une institution comme celle-ci ou vraiment chaque service a une tâche très définie, il y a une manière de faire, tout un protocole, le travail s’orchestre de façon très précise et en tant qu’assistant on doit avoir un œil sur toutes ces choses-là, transmettre toutes les informations au bon moment et aux bonnes personnes. Les missions sont extrêmement variées et il faut être présent sur à peu près toutes les étapes de travail. »

Ce qui a rythmé l’année de Claire et de l’ensemble de sa promotion est la préparation de leur propre spectacle Le roi s’amuse de Victor Hugo. Projet avorté, la veille de la première pour cause de second confinement.
« J’ai commencé à dessiner très tôt dans l’année pour ce projet et il m’a accompagné au fil des mois. C’est un spectacle dont on a énormément parlé entre nous, c’était la chose qui nous réunissait en terme de création. On y a mis beaucoup d’énergie, on l’a nourri petit à petit et ça nous a beaucoup apporté jusqu’au dernier moment, j’espère que ce spectacle se jouera un jour. »

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  • Flora Chéreau, Nicolas Verdier et Camille Seitz pendant les répétitions du Roi s'amuse © Chloé Bellemere

Pour Le roi s’amuse, Claire a dessiné tout au long de la création. « Pour incarner tous les personnages de la pièce il fallait intégrer la contrainte du changement rapide, ça faisait vraiment partie de l’essence des costumes d’avoir des éléments interchangeables, interchangés et imbriqués. Les silhouettes étaient entremêlées les unes sur les autres et mettaient le focus sur certains éléments pour signifier un rôle avec une base visible ou invisible qui fonctionnait pour plusieurs personnages. J’ai dû beaucoup redessiner les maquettes afin de ne pas oublier les différentes strates. Mais j’adore ce processus. »

Malgré toutes les contraintes, c’est au moment de la création du Roi s’amuse qu’elle a senti une grande liberté dans son travail et une émulation dans la relation qu’elle a tissée avec le metteur en scène Aurélien Hamard-Padis et la scénographe Chloé Bellemère.

« On était à l’écoute les uns des autres, on s’est tous beaucoup amusés et enrichis de la positivité de chacun. »

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  • Maquettes de costumes pour le spectacle Le roi s'amuse.

Depuis la rentrée de septembre elle travaille sur divers projets « Ce qui est vraiment gratifiant dans l’assistanat c’est qu’on découvre des univers qui ne sont pas forcément les nôtres. À la Comédie-Française, chaque projet est tellement différent, les enjeux, les matériaux, les univers, les coupes, les atmosphères. Les ateliers sont confrontés à des problématiques et des envies de créateurs qui sont toujours renouvelées »

Dans cette expérience de vie au cœur de la « Maison », Claire a été surtout fascinée par le travail de la « Ruche », toujours en synergie qui permet à la magie du théâtre d’opérer.
« Il y a tant de personnes différentes à l’intérieur de ce théâtre, c’est vraiment un organe vivant qui a toutes ses contradictions, tout son passé et toute sa construction permanente, c’est un tout qui est systématiquement enrichi par des projets qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, c’est passionnant. Ce qui est vraiment incroyable ici, c'est l’esprit de Troupe, sans être un acteur on se sent partie d’un tout. »
Malgré cette période troublée, les ateliers n’ont jamais arrêté de travailler.
Ce passage à la Comédie-Française conforte la jeune femme dans l’idée que le spectacle vivant et toutes les formes que peut prendre le costume l’intéressent.

« Ça me donne envie de faire des projets avec les gens que j’ai rencontrés ici mais aussi avec ceux que je n’ai pas encore rencontrés… »

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  • Planche d'esquisses du personnage de triboulet dans Le roi s'amuse
Article publié le 25 mars 2021
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