Pièce subversive
Un succès de scandale / texte à la fois subversif et moderne.
Éveil des sens, du désir, sexualité adolescente, la pièce de Frank Wedekind aborde une thématique rare dans le répertoire théâtral. Écrite en 1891 puis créée en 1906 par Max Reinhardt, elle déclenche l’opprobre de la société prussienne de l’époque qui n’y voit que pure pornographie et est largement censurée. Cette œuvre dite expressionniste ne trouve guère que Sigmund Freud pour la louer au milieu du déluge d’insultes qu’elle provoque. À la suite de Freud, Jacques Lacan lui consacrera une préface en 1974. En France, il faudra attendre 1966 pour que la pièce soit mise en scène pour la première fois par Jean-Marie Serreau au Théâtre de poche –Montparnasse.
Le respect des bienséances interdit toute allusion directe à la sexualité dans le répertoire classique, a fortiori celle des enfants et des adolescents longtemps taboue
Si le théâtre de Shakespeare abonde en épisodes grivois, il n’est joué en français qu’au prix de mutilations qui en effacent les répliques et jeux de scène choquants pour un public peu enclin à les apprécier jusqu’à la fin du XIXe siècle. Roméo et Juliette en particulier décrit de jeunes gens qui s’aiment pour la première fois. Dans le répertoire français, les pièces qui abordent plus spécifiquement l’éveil du désir chez les adolescents le font par allusion. L’Oracle de Saint-Foix (1740) ou encore certaines pièces de Marivaux, en particulier La Dispute (1744), évoquent ce thème par un biais détourné : comme dans L’École des femmes, une éducation coupée du monde et qui maintient les enfants dans l’ignorance de leurs semblables garantit une découverte brutale des choses de l’amour. La sexualité, uniquement suggérée, suffit parfois à provoquer de violentes polémiques, ainsi la querelle qui naît autour de L’École des femmes, pièce accusée d’obscénité. Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (1784) montre en Chérubin un très jeune homme amoureux, mais la portée de son désir naissant qui s’exprime sans détour dans certaines interprétations contemporaines, est atténuée à la création par l’habitude de faire jouer l’adolescent par de jeunes comédiennes, tradition qui se perpétue jusqu’au XXe siècle. L’inversion des sexes prévenait ainsi toute lecture trop radicale. On peut encore citer La Mouette de Tchekhov dont le personnage de Nina se situe également dans ce temps très particulier de la découverte des sens.
Assez méconnu en France, Wedekind est sans nul doute un précurseur et l’on ne pense qu’à Thomas Mann et son Toni Kröger (1903) pour être allé aussi loin dans l’entrelacement des désirs contradictoires, du poids de la société,de la religion et de l’éducation. Le thème de la sexualité naissante est depuis devenu régulièrement objet du théâtre contemporain, et certains auteurs, comme Bernard-Marie Koltès (Roberto Zucco, Quai Ouest), y accordent une place privilégiée.
Éric Ruf dévoilera la programmation de la saison 2025-2026 en direct sur notre site Internet et chaîne YouTube :
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