Les adaptations de romans au théâtre
Nombre d’auteurs de théâtre se sont inspirés d’œuvres antérieures, le plus souvent dramatiques. Ils s’emparent plus rarement de romans, l’adaptation posant de multiples questions d’ordre littéraire – comment transposer la narrativité propre au genre ? – ou scénique – comment faire exister la multiplicité des lieux d’un roman sur une scène de théâtre ? De l’appropriation à la transposition fidèle, les adaptations de romans à la scène nous offrent un reflet de l’histoire littéraire.
Au XVIIIe siècle comme au XIXe siècle, certains romanciers étrangers sont pillés par les dramaturges. Les romans à succès édifiants de l’Anglais Samuel Richardson sont par exemple transposés à la scène sous le nom d’autres auteurs.
Le phénomène prend une ampleur inédite au XIXe siècle, où les romantiques recyclent eux-mêmes leurs grands succès romanesques et leur donnent une seconde vie sur scène. Alexandre Dumas s’en fait une spécialité, mais la Comédie-Française, théâtre de répertoire, s’intéresse davantage aux textes dramatiques originaux qu’aux adaptations, fussent-elles de l’auteur. Le théâtre est alors plus rémunérateur que les ventes en librairie, ce qui pousse certains dans cette veine – comme Balzac, éternel endetté.
À partir du XXe siècle, les adaptations d’œuvres romanesques sont plus régulières, réalisées soit par les auteurs eux-mêmes, soit par d’autres plumes. De la même manière qu’on fait entrer au Répertoire les œuvres dramatiques étrangères traduites, le grand répertoire romanesque se fait une place à la Salle Richelieu, majoritairement après la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de représenter les fresques qui constituent un patrimoine littéraire mondial universellement reconnu. On peut parler d’une véritable mode dont tous les théâtres se saisissent. Les auteurs les plus souvent adaptés sont Dostoïevski, Hugo, Tolstoï, Dickens et Zweig. À la Comédie-Française, on peut citer : Les Misérables adaptés par Paul Achard (1957), Crime et châtiment de Dostoïevski (1963) et L’Idiot de Dostoïevski (joué en 1975 au Théâtre Marigny), adaptés par Gabriel Arout, L’Éternel Mari de Dostoïevski adapté par Victor Haïm (joué en 1987 à l’Odéon).
Certaines pièces procèdent d’un empilement de strates d’écritures, ainsi la Vie du Grand Don Quichotte et du Gros Sacho Pança par Antonio José da Sylva, qui propose une réécriture baroque du mythe de Cervantes (joué en 2008 à la Salle Richelieu), ou encore Les Cenci d’Antonin Artaud (montés à l’Odéon en 1981), qui s’inspire à la fois d’une pièce de Percy Shelley (1819), d’une nouvelle de Stendhal (1837), toutes deux inspirées de laChronique italienne de Ludovico Antonio Muratori (1749).
Plus récemment, ce sont les metteurs en scène qui choisissent d’adapter eux-mêmes les romans qu’ils montent, dans la perspective d’une homogénéité et d’une cohérence complètes entre le travail du texte et celui qui se déroule au plateau. Oblomov de Gontcharov a ainsi été adapté et mis en scène par Volodia Serre en 2013. Pour Fanny et Alexandre, Julie Deliquet (2019) s’est appuyée sur le roman, le scenario et la série créés par Bergman pour proposer une écriture de plateau finalisée en répétition.
Si force est de constater que les romans adaptés à la scène sont le plus souvent choisis pour la richesse de leurs péripéties narratives, le projet de Christophe Honoré d’adapter un roman de Marcel Proust est d’autant plus original qu’il laisse toute sa place à l’introspection.
Attention : en raison d'une forte demande, les cartes "famille" et "adulte" 2025-2026 ne sont plus disponibles.
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Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur ou spectatrice se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.