Électre / Oreste

Les Grecs au Français

ENTRE LA COMÉDIE-FRANÇAISE et le théâtre grec, ce ne peut être qu’une longue histoire… En perpétuel renouvellement, elle oscille entre emprunts et émancipation. Euripide, le plus tragique des poètes grecs selon Aristote, inspire en 1681 deux pièces jouées sur la scène du Français, soit un an après la fondation de celui-ci : Oreste (de Le Clerc et Boyer d’après Iphigénie en Aulide) et Hercule (de La Tuilerie, d’après Hercule furieux). Même s’il demeure le poète grec le plus joué – loin devant ses compatriotes Eschyle, Aristophane et Sophocle face auxquels le théâtre latin fait d’ailleurs figure de parent pauvre –, Euripide l’est d’abord par ses adaptateurs, le plus fameux étant Racine. Au XIXe siècle, l’attention accordée à l’œuvre originale, visible dans des costumes et décors à l’antique, s’inscrit dans le goût renouvelé pour l’Antiquité gréco-romaine déjà fantasmée pendant la Renaissance. À l’approche du XXe siècle, les traductions deviennent plus fidèles à leur modèle.

Tu ne pourrais pas citer une seule Pénélope parmi les femmes d’aujourd’hui : toutes des Phèdre ! archi toutes !

Mnésiloque dans Les Thesmophories d’Aristophane, trad. V.-H. Debidour

Au fil des siècles, les héros du théâtre grec, dont Jacqueline de Romilly vante la modernité, ont donc offert aux comédiens des rôles de premier choix. Quant à l’histoire grecque et ses célèbres épisodes comme les origines et les conséquences de la Guerre de Troie, elle nourrit, par le truchement de Racine, l’imaginaire des dramaturges jusqu’au XXe siècle ainsi que le répertoire de la Comédie-Française qui s’enrichit de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux (mise en scène Raymond Gérôme, 1988), Penthésilée de Kleist (mise en scène Jean Liermier, 2008), Troïlus et Cressida de Shakespeare (mise en scène Jean-Yves Ruf, 2013)…

Comment mettre en scène aujourd’hui le théâtre antique ? Tandis que les mystères des Bacchantes (Euripide, mise en scène André Wilms 2005) se déroulent parmi des fragments de piliers polychromes, la cité des Oiseaux (Aristophane, mise en scène Alfredo Arias, 2010) est transposée dans un lieu reconnaissable par les spectateurs de la Comédie-Française : la place Colette. Quant au nouvel Héraclès (La Folie d’Héraclès, Euripide, mise en scène Christophe Perton, 2010), il apparaît sous les traits d’un trader. Par son caractère, ambivalent, tout à la fois archaïque et moderne, le théâtre grec promet d’offrir encore longtemps, aux metteurs en scène et au public, matière à réflexion et à innovation.

  • Visuel : Électre d'Alfred Poizat, d'après Sophocle, 1907 – photo. Boyer, coll. CF
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