Béatrix
Dussane

363e sociétaire

Entrée à la Comédie-Française en 1903 ; sociétaire en 1922 ; retraitée en 1941 ; sociétaire honoraire en 1942.

Béatrix Dussan, dite Béatrix Dussane, suit, toute jeune encore, les cours de Madame Thenard, ex-pensionnaire de la Comédie-Française, puis entre au Conservatoire dans la classe de Silvain. En 1903, elle remporte un triomphal premier prix de Comédie dans Toinette du Malade imaginaire. Elle a tout juste quinze ans et débute à la Comédie-Française dans son rôle de concours, le même jour que son camarade André Brunot à qui elle donne aussi la réplique dans Les Précieuses ridicules (rôle de Cathos). Elle interprète toutes les soubrettes du répertoire, de Molière à Marivaux, en passant par Regnard. Après une piquante Dorine, elle est une délicieuse Marton dans Les Fausses Confidences de Marivaux. Pendant la guerre de 1914/18, elle se dépense sans compter pour le Théâtre aux armées, s'occupe, après la guerre, de l'Association syndicale groupant artistes et employés du théâtre. Elle est enfin nommée sociétaire en 1922.

Après Rosine du Barbier de Séville, après Suzanne du Mariage de Figaro (rôle que lui a cédé son aînée Berthe Cerny), elle aborde les compositions et les caractères en jouant Frosine (L'Avare), Arsinoé (Le Misanthrope), Philaminte (Les Femmes savantes), Madame Turcaret et même Dame Pluche dans On ne badine pas avec l'amour. Elle ne dédaigne pas le répertoire contemporain, joue dans L'amour veille de de Flers et Caillavet, Les Mouettes de Paul Adam, Le Bon Roi Dagobert d'André Rivoire, fait une création pleine de nuances du personnage de Madame Vernet dans Monsieur Vernet de Jules Renard, dont elle interprète aussi la bonne, Annette, dans Poil de carotte. De Jean Sarment, elle joue Je suis trop grand pour moi, Le Voyage à Biarritz et surtout le rôle de Marie Leczinska dans Madame Quinze, spectacle qu'elle a l'idée de faire jouer à Versailles en 1935, devant les spectateurs éblouis.

Sa gaieté, son charme, son esprit font aussi merveille dans Madame Sans-Gêne de Sardou et Moreau, qu'elle a déjà interprétée en province, mais qu'elle fait entrer au Répertoire. Elle succède à Renée Du Minil au Conservatoire, où elle enseignera jusqu'en 1958, formant une génération de comédiens aussi divers que Michel Bouquet, Maria Casarès, Claude Winter, Jacques Charon, Denise Gence, Jean Piat, Sophie Desmarets, Bernard Dhéran, Robert Hirsch, Robert Dhéry... À partir de 1942, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, elle enseigne également à l’École normale supérieure, dont une salle porte désormais son nom.
Spirituelle et cultivée, elle s'est lancée dès 1920 dans la carrière des lettres et a publié de nombreux ouvrages, écrits d'une plume alerte et bien documentés, sur le théâtre, la Comédie-Française, les comédiens...

La femme de lettres se double d'une agréable conférencière : aux Annales, en province, à l'étranger, elle incarne le charme du théâtre français et expose avec humour les différents aspects de la vie du théâtre. Dès 1930, elle s'est occupée des Matinées poétiques de la Comédie-Française, introduisant la chanson française au programme. De 1956 à 1968, elle a la charge des Soirées littéraires, tandis que de 1966 à 1969 elle organise, avec Bernard Gavoty, « Les Rencontres du Palais-Royal » au théâtre du Palais-Royal. Dès 1954, elle réalise une émission hebdomadaire à la radio et présente à la télévision une série consacrée à la Comédie-Française.
Lorsqu'elle disparaît, en 1969, c'est un peu de la mémoire vivante du théâtre qui s'en va avec elle.

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