Denise
Gence

429e sociétaire

Entrée à la Comédie-Française en 1946 ; sociétaire en 1958.

En 1943, en pleine occupation de la capitale, une jeune fille de 19 ans, aux yeux immenses et plein de rêveries, passionnée par la peinture, inscrite à l'École des Arts décoratifs, passe le concours d'entrée du conservatoire de Paris.
L'illustre et terrible Béatrix Dussane l'accepte dans sa classe. Trois ans plus tard, la France est libérée et la jeune fille tient entre ses mains son premier prix de comédie classique obtenu pour le rôle de Frosine dans L'Avare. La Comédie-Française engage immédiatement Denise Gence.

À une époque où la notion d'emploi règne sur les interprètes et conditionne leur carrière, son contrat de pensionnaire stipule qu'elle est engagée pour des « rôles de composition ». Il n'y aura pour elle ni de tragiques destins d'héroïnes antiques, ni les sanglots des jeunes premières, ni d'amours romantiques. Ses vingt ans à peine révolus, elle endosse les habits des vieilles acariâtres, des douairières inhumaines, des pauvres folles privées d'amour. Il y a chez la jeune Denise un don exceptionnel pour la métamorphose qui lui permet de plier sa jeunesse sous toutes les formes de l'âge, de la déraison ou du ridicule. Ses vingt ans se fondent dans cette humanité souvent gaussée et lui donnent une sensibilité et une présence en scène inattendues. Sous la direction des grands sociétaires, Jean Meyer, Jean Debucourt, metteurs en scène des productions phares de l'après-guerre, elle est dès 1947 Bélise des Femmes savantes, Marceline dans Le Mariage de Figaro, Madame Lepic dans Poil de Carotte.

À 25 ans, elle est duègne chez Victor Hugo et chez Rostand. Les années 50 la voient chez Labiche, Meilhac et Halévy, Flers et Caillavet, Courteline ou Feydeau, Édouard Bourdet. Parallèlement, elle est présente dans les créations de Montherlant, elle interprète Pirandello sous la direction de Charles Dullin, Shakespeare sous celle de Julien Bertheau. C'est avec évidence qu'elle est consacrée par la Maison de Molière et devient sa 429e sociétaire en 1958.
La comédienne sans emploi précis est devenue une jeune sociétaire distribuée dans tous les répertoires : on la voit chez Molière, chez Racine, chez Marivaux, chez Giraudoux, chez Audiberti, chez Anouilh. La décennie des années soixante-dix est celle de la consécration. Jean-Paul Roussillon, sociétaire et metteur en scène, lui propose dans L'Avare des retrouvailles avec Frosine, dont elle a enfin l'âge, trente ans après sa sortie du conservatoire.

Denise Gence sera dirigée de nouveau par Roussillon dans Sophocle, Regnard et Billetdoux avant d'être sous sa direction, en 1981, l'une des plus extraordinaires interprètes de Feydeau dans le rôle de Madame Petypon pour La Dame de chez Maxim. Deux ans auparavant, à l'Odéon, en 1979, Giorgio Strehler lui a offert le rôle de Sabina dans La Trilogie de la villégiature où le public lui réserve chaque soir de ces représentations historiques un véritable triomphe. Enfin, Jean-Pierre Vincent, devenu administrateur général, confie à Denise Gence en 1983 l'un des paris les plus risqués de sa carrière, la création de Félicité, rôle titre de la pièce de Jean Audureau. En 1986, après 40 ans de carrière, 125 rôles et des milliers de représentations, Denise Gence quitte la Comédie-Française. Sociétaire honoraire, elle retrouvera Pierre Dux au Théâtre national de la Colline pour Les Chaises de Ionesco signées par un autre sociétaire, Jean-Luc Boutté. À partir de 1990, elle semble ne plus quitter le festival d'Avignon dont elle devient une des figures majeures, jusqu'à être présente six fois dans la cour d'honneur du palais des papes, la dernière en 1997, sous la direction d'Olivier Py dans Le Visage d'Orphée.
Sa carrière fastueuse, Denise Gence la doit sans doute à cet art avec lequel elle a su aborder les contrées dramatiques les plus étrangères à ce qu'elle était, à l'intense poésie dont elle a habité tous ses rôles.

Ainsi déclarait-elle : « tous les personnages que j'ai interprétés, je les ai cherchés comme opère un plongeur en apnée. Il file par le fond, puis trouve son étoile de mer et revient à la surface avec son trésor. Au fond, nous sommes dans ce que j'appellerai le bleu du réel, et soudain, nous allons vers où nous regardons autrement le monde et les autres. »

At the Comédie-Française

1999-2000

1985-1986

1984-1985

  • Félicité

    by Jean Audureau Directed by Jean-Pierre Vincent

    Félicité

    Richelieu

  • Rue de la Folie Courteline

    by Georges Courteline Directed by Patrice Caurier and Moshe Leiser

    la Baronne, la Femme, Eponine, une Vierge

    Richelieu

  • Les Corbeaux

    by Henry Becque Directed by Jean-Pierre Vincent

    Mrs Vigneron

    Richelieu

1983-1984

  • Rue de la Folie Courteline

    by Georges Courteline Directed by Patrice Caurier and Moshe Leiser

    la Secrétaire, la Femme, Madame Floche, Eponine, Vierge, Madame Couique

    Richelieu

  • Félicité

    by Jean Audureau Directed by Jean-Pierre Vincent

    Félicité

    Richelieu

1982-1983

  • Les Femmes savantes

    by Molière Directed by Jean-Paul Roussillon

    Bélise

    Richelieu

  • Amphitryon

    by Molière Directed by Philippe Adrien

    The Night

    Richelieu

  • Triptyque

    by Max Frisch Directed by Roger Blin

    La Veuve

    Odéon

  • Comptine

    by Yves Lebeau Directed by Jean-Luc Boutté

    The Mother

    Odéon

  • Les Corbeaux

    by Henry Becque Directed by Jean-Pierre Vincent

    Madame Vigneron

    Richelieu

1981-1982

  • Les Corbeaux

    by Henry Becque Directed by Jean-Pierre Vincent

    Mrs Vigneron

    Richelieu

  • Les Femmes savantes

    by Molière Directed by Jean-Paul Roussillon

    Bélise

    Richelieu

  • La Dame de chez Maxim

    The Girl from Maxim’s by Georges Feydeau Directed by Jean-Paul Roussillon

    Madame Petypon

    Richelieu

1980-1981

  • Tartuffe

    by Molière Directed by Jean-Paul Roussillon

    Madame Pernelle

    Richelieu

1979-1980

1978-1979

1977-1978

1976-1977

  • Les Fausses Confidences

    The False Confidences by Marivaux Directed by Michel Etcheverry

    Madame Argante

    Richelieu

  • Le Mariage de Figaro

    by Beaumarchais Directed by Jacques Rosner

    Marceline

    Richelieu

  • Le Cid

    by Pierre Corneille Directed by Terry Hands

    Léonor

    Richelieu

  • Lunettes connectées disponibles à la Salle Richelieu

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