Robert
Hirsch

420e sociétaire

Entré à la Comédie-Française en 1948 ; sociétaire en 1952 ; retraité en 1973 ; sociétaire honoraire en 1974.

Immense comédien, Robert Hirsch s’est d’abord fait connaître à la Comédie-Française dans le registre comique (Molière, Marivaux, Feydeau) comme un virtuose d’un jeu engagé et corporel, avant d’aborder la tragédie (inoubliable interprétation de Néron dans Britannicus et de Richard III).

Né le 26 juillet 1925, Robert Hirsch commence sa formation artistique par la danse classique, avant de s’orienter vers l’art dramatique en étudiant auprès de Maurice Escande et d’André Brunot. En 1946, il est reçu au Conservatoire où il est l’élève de René Simon puis d’Henri Rollan. Il en sort en juillet 1948 avec deux premiers prix de Comédie : un 1er prix de comédie classique dans le rôle de Sosie dans Amphitryon de Molière et un 1er prix de comédie moderne dans celui de Bruno dans Le Cocu magnifique de Fernand Crommelynck.
Engagé à la Comédie-Française le 1er septembre 1948, Robert Hirsch brille immédiatement par les qualités comiques dont il fait preuve dans le rôle de l’Apothicaire dans Monsieur de Pourceaugnac de Molière, dans une mise en scène de Jean Meyer décriée par une majorité d’intellectuels et d’hommes de théâtre du moment, mais unanimes pour reconnaître à Robert Hirsch son talent. Il interprète les Arlequin bondissants des pièces de Marivaux : dans Le Prince travesti mis en scène par Jean Debucourt en 1949 et dans La Double Inconstance mise en scène par Jacques Charon en 1950. L’année suivante, il triomphe dans le rôle de Rédillon dans Le Dindon de Georges Feydeau dans la mise en scène de Jean Meyer.

Robert Hirsch est nommé sociétaire le 1er janvier 1952 (420e sociétaire). Cette deuxième étape de sa carrière à la Comédie-Française est marquée par son interprétation de deux rôles des pièces de Molière : Scapin des Fourberies de Scapin mises en scène par Jacques Charon en 1956 (dont l’acteur signe également décors et costumes), puis Sosie dans Amphitryon mis en scène par Jean Meyer en 1957. Jean-Jacques Gautier dit au sujet du comédien qu’est Robert Hirsch : « Impossible de résister à ses fureurs bouffonnes, non plus qu’à ses gesticulations frénétiques. Il se dégage des personnages de M. Hirsch une stupéfiante, une énorme drôlerie. » Il déclenche une hilarité générale dans la salle en jouant Bouzin dans Un fil à la patte de Georges Feydeau. Robert Hirsch est également un comédien au jeu sensible et profond. Il l’a montré tout au long de sa carrière, comme dans le rôle de Robert Cécil dans Elizabeth la femme sans homme d’André Josset, dans le double rôle des jumeaux de La Machine à écrire de Jean Cocteau ou encore dans celui de Raskolnikov dans Crime et châtiment d’après Fiodor Dostoïevski. En 1961, il aborde la tragédie en interprétant Néron dans Britannicus de Racine mis en scène par Michel Vitold, interprétation qui fait date.
En 1972, pour sa dernière création en tant que sociétaire de la Comédie-Française, il se confronte à un personnage de roi shakespearien, Richard III, dans la mise en scène de Terry Hands. Robert Hirsch quitte la Maison de Molière le 31 décembre 1973 et est nommé sociétaire honoraire le 1er janvier 1974. C’est à ce titre qu’il revient en 1976 pour participer au ballet-comédie de Maurice Béjart Le Molière imaginaire.

Parallèlement à sa carrière à la Comédie-Française, Robert Hirsch poursuit une activité théâtrale riche en succès. Il joue dans La Résistible Ascension d’Arturo Ui de Brecht, reprenant le rôle créé par Jean Vilar au TNP en 1969, dans Debureau de Sacha Guitry au Théâtre Edouard VII en 1989 et la même année dans Moi Tenerbach de Tankred Dorst mis en scène par Stéphane Meldegg au Théâtre La Bruyère. Il interprète Oronte dans Le Misanthrope de Molière mis en scène par Francis Huster au Théâtre Marigny en 1992, puis Pozzo dans En attendant Godot de Samuel Beckett mis en scène par Patrice Kerbrat au Théâtre du Rond-Point en 1997 – deux rôles qui lui valent les Molières du meilleur comédien dans un second rôle. En 1999, il joue Sir Harcourt Courtly dans Le Bel Air de Londres de Dion Boucicaut et reçoit à cette occasion un troisième Molière, celui du meilleur comédien. En 2006, il joue dans Le Gardien d’Harold Pinter mis en scène par Didier Long, pour lequel il obtient son second Molière du meilleur comédien. Christophe Lidon le met en scène dans La Serva amorosa en 2009 et Ladislas Chollat le dirige dans deux pièces de Florian Zeller : Le Père, pour lequel il obtient le Molière du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé en 2012, et Avant de s’envoler en 2016.
En plus de ses cinq Molières, Robert Hirsch reçoit en 1992 un Molière d’honneur récompensant l’ensemble de sa carrière.

Robert Hirsch fait aussi une longue carrière au cinéma : en 1951 Le Dindon de Claude Barma, en 1956 Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy puis En effeuillant la marguerite de Marc Allégret ; en 1959 Maigret et l’affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy et 125, rue Montmartre de Gilles Grangier ; en 1964 Pas question le samedi d’Alex Joffé (film dans lequel il joue treize personnages) ; en 1965 Monnaie de singe d’Yves Robert ; en 1966 Martin soldat de Michel Deville et Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux ; en 1968 Les Cracks d’Alex Joffé ; en 1969 Appelez-moi Mathilde de Pierre Mondy ; en 1973 Traitement de choc d’Alain Jessua ; en 1975 Chobizenesse de Jean Yanne ; en 1990 Hiver 54, l’abbé Pierre de Denis Amar ; en 1995 Mon homme de Bertrand Blier ; en 2001 Mortel transfert de Jean-Jacques Beineix ; en 2002 Une affaire privée de Guillaume Nicloux ; en 2015 L’Antiquaire de François Margolin.
Il tourne également pour la télévision.

Robert Hirsch est commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres.

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