Bureau des lecteurs

Lectures d'auteurs contemporains

Studio

25 27 novembre 2016

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Bureau des lecteurs

2016-11-25 00:00:00 2016-11-27 00:00:00

Le Bureau des lecteurs découvre des pièces d’auteurs contemporains, les lit et, le cas échéant, les met en lumière.

Vendredi 25 novembre à 20h30
L'abeille de Hideki Noda
traduit du japonais par Corinne Atlan
Lecture dirigée par Maryse Estier
Avec Alain Lenglet, Stéphane Varupenne, Eliott Jenicot et Ji Su Jeong

Ido, banal employé de bureau, rentre chez lui le soir de l’anniversaire de son fils, et découvre qu’un dangereux criminel évadé de prison, Ogoro, a pris sa femme et son fils en otage. En contrepartie de leur libération, Ogoro exige de voir sa femme, une stripteaseuse qu’il soupçonne de le tromper. Ido se rend chez la femme d’Ogoro pour lui demander de raisonner son mari, et finit par la prendre à son tour en otage ainsi que son fils. Exalté par le pouvoir que lui confère une arme volée à un policier, mais aussi exaspéré par une abeille piégée au fond d’une tasse de thé, il va rapidement laisser libre cours à ses pulsions sadiques. Le « petit homme » qu’il est en vient à violer la femme d’Ogoro et coupe un doigt de son fils, dévoilant ainsi sur un mode parodique les violences internes à la vie familiale au Japon. En face, Ogoro fait de même avec la famille d’Ido, et c’est l’escalade : dans une sorte de tourbillon fou, mais terriblement cocasse, un carnage finit par avoir lieu, emportant presque tout. La pièce s’achève sur la vision d’Ido, le couteau levé sur ses propres doigts…

Hideki Noda est né en 1955 à Nagasaki. Il crée sa première compagnie en 76, encore étudiant. Sa présence s’affirme sur la scène japonaise dès cette époque, avec des textes combinant mondes réels et mythiques, sauts dans le temps et dans l’espace. Il devient dès les années 80 l’un des auteurs-metteurs en scène les plus en vue de la scène japonaise, mais dissout sa troupe en 92 pour partir étudier le théâtre à Londres. Il revient au Japon en 93 et fonde « Noda Map », sa propre compagnie de production. A partir de cette période, il signe plusieurs collaborations avec le monde anglo-saxon (Edimbourg, Londres, New York) où il a acquis une réputation méritée. Ses pièces co-écrites avec l’Irlandais Colin Teevan, The bee (L’Abeille, 2006), The Diver (La Plongeuse, 2010), ont été particulièrement remarquées. Auteur d’une vingtaine de pièces où l’on retrouve humour noir, mise en scène dynamique (rythme très rapide pour les changements de personnages sur scène, plusieurs étant toujours joués par un même acteur ), et une forme de récit souvent inspirée du nô ou du kabuki, dont il a d’ailleurs réalisés plusieurs adaptations contemporaines. Il joue généralement plusieurs rôles dans ses propres pièces. Il a remporté plusieurs prix prestigieux, notamment le prix Kishida Kunio (équivalent du Molière) en 1983 ainsi que le prix Asahi des Arts de la scène en 2004 pour Démon Rouge et 2007 pour L’Abeille. Les versions françaises de ces deux pièces ont bénéficié d'une aide à la traduction de la Maison Antoine Vitez, centre international de la traduction théâtrale. L'abeille est publié aux Editions Espace 34.


Samedi 26 novembre à 20h30
Et le ciel est par terre de Guillaume Poix
Lecture dirigée par Laurent Muhleisen,
Avec Cécile Brune, Jennifer Decker, Christophe Montenez et Marina Cappe

Le jour de l'enterrement de son mari, la mère se retrouve seule avec ses trois enfants, déjà grands, à un âge où ils pourraient voler de leurs propres ailes, mais les temps sont difficiles. Les tours HLM du quartier où ils vivent, promises à la destruction, s'effondrent les unes après les autres, mais la leur sera la dernière, et la mère a juré de ne sortir de son appartement qu'au tout dernier moment. Les mois passant, elle fait son deuil, en continuant à soliloquer comme elle l'a toujours fait, ressassant interminablement la routine éreintante et les frustrations de sa vie. Ses enfants n'arrivent plus à l'écouter, lui parlent sans ménagement, et deux d'entre eux – le garçon et la fille – ne confient leurs espoirs - déjà déçus - qu'à leur soeur, qui elle ne parle jamais. La mère s'exaspère, monte en flèche, cherche à les culpabiliser, elle est tour à tour cruelle et touchante. Au milieu de ce malheur, de cette douleur d'une vie sans issue, des moments d'humour surgissent ; chacun tente de sauver sa peau, son identité, par la parole, une parole tantôt logorrhéenne, tantôt elliptique. Les mots sont crus, violents, et toute tentative de se dire que l'on s'aime – car l'on s'aime démesurément dans cette famille - est immédiatement vouée à l'échec. Le jour du dynamitage de l'une tour, un drame, à peine suggéré, se noue.

Normalien et diplômé de l’Ensatt en écriture dramatique, Guillaume Poix est comédien, dramaturge, auteur et metteur en scène. Formé au cours Florent, il joue au cinéma dans Un beau dimanche de Nicole Garcia en 2013. Il participe régulièrement aux lectures organisées par le Marathon des mots de Toulouse . En 2013, il est aussi dramaturge et assistant à la mise en scène auprès de Valérie Nègre pour La Favorite de Donizetti au Théâtre des Champs-Élysées. Avec le créateur sonore Guillaume Vesin, il cofonde la compagnie Premières Fontes. Leur premier spectacle, Le Groenland de Pauline Sales, se joue au Théâtre des Clochards Célestes à Lyon en avril 2014. Leur deuxième spectacle, Festival, est créé à Lyon en mai 2015 au Théâtre Le Fou. Il réalise actuellement une thèse en études théâtrales à l’université de Paris Ouest - Nanterre - La Défense sous la direction de Christian Biet. Ses travaux de recherche portent sur la représentation du deuil dans le théâtre d’après 1945. Pour la collection « Librio », il conçoit de nouveaux dossiers pédagogiques et dramaturgiques à l’occasion de la réédition des œuvres de Molière en 2015. Il est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre : Les Présomptions, a été lu au festival de la Mousson d'hiver en 2013 : en 2014, les Journées d'auteurs de Lyon récompensent sa pièce Straight (publiée aux éditions théâtrales), qui reçoit en 2016 le prix Godot des lycéens. Waste , ainsi que Et le ciel est par terre ont été lus – respectivement en 2015 et 2016, et sous sa direction – au festival de la Mousson d'été. Guillaume Poix a été dramaturge associé au Poche/GVE (Genève), sous la nouvelle direction de Mathieu Bertholet, pour la saison 2015-2016 ; en septembre 2016, sa pièce Waste y a été créée dans une mise en scène de Johanny Bert. Guillaume Poix vit et travaille à Paris.


Dimanche 27 novembre à 14h00
L'affaire Harry Crawford de Lachlan Philpott,
traduit de l'anglais (Australie) par Gisèle Joly.
Lecture dirigée par l'auteur
Avec Véronique Vella, Alain Lenglet, Florence Viala, Adeline d'Hermy, Jennifer Decker et Sébastien Pouderoux.

Eugénie Falleni, personnage au destin tragique - dont le « démasquage » défraya la chronique en Australie à l’apogée de l’époque victorienne - vécut vingt-deux ans sous l’apparence d’un homme et l’identité de Harry Crawford ; en 1920, elle fut reconnue coupable du meurtre de sa première épouse, Annie Birkett, malgré l’absence de preuves concluantes, et condamnée à la peine de mort.
La pièce nous fait assister aux derniers mois de la vie d’Annie Birkett et Harry Crawford, à Sydney en 1917. Au premier abord, c’est un couple sans histoire dont le quotidien ressemble à celui des voisins, dans ce quartier ouvrier de Sydney où ils emménagent au début de la pièce. La journée de travail d'Harry – il est garçon d’hôtel - se termine rituellement au pub (nous sommes en pleine période de prohibition) ; pendant ce temps Annie se consacre à des travaux de couture et à l’éducation de son fils de 14 ans, prénommé Harry lui-aussi. Crawford a l’air d’aimer sa femme et de bien s’entendre avec son beau-fils. Sous cette apparente normalité, certains indices révèlent cependant un malaise diffus ; déménagements à répétition - suite à quelque « menace » - penchant irrépressible de Crawford pour l’alcool et le tabac, désir impérieux de respectabilité d’Annie, en même temps qu'une hantise d’être observée. L’arrivée de Josephine, 17 ans, la fille de Crawford confiée à la naissance à une compatriote stérile, va tout dynamiter et précipiter le drame...
L'édition australienne de la pièce comporte la note suivante : « L’histoire d’Eugenia Falleni fournit l’occasion de reconsidérer la description et le traitement d’un homme-femme italo-australien de la classe ouvrière dans les années 1920… Les épouses d’Eugenia Falleni furent décrites comme d’innocentes victimes, entretenant ainsi une fable hétérosexuelle. Ce refus de concevoir la possibilité que les épouses de Falleni aient su qu’il était une femme et l’aient désiré/e en tant qu’homme-femme fut non pas “une incapacité de savoir mais un refus de savoir”, qui dit bien la menace que posaient à la fois le désir lesbien et l’identification transgenre, et leur pouvoir de perturber l’hétérosexualité et le principe de binarité masculin/féminin du genre. » Ruth FORD, « “The Man-Woman Murderer”: Sex Fraud, Sexual Inversion and the Unmentionable “Article” in 1920s Australia », vol. 12, no 1, avril 2000, p. 158-196.

Lachlan Philpott est Australien et vit à Sydney. Sa première pièce, Bison, s’est jouée pendant plusieurs saisons à guichets fermés à Adélaïde, Belfast, Londres, Melbourne et Sydney. Parmi ses autres pièces, dont beaucoup ont été primées, figurent Bustown, Catapult, Colder, M. Rock, Silent Disco et Truck Stop. C’est un auteur qui sait remarquablement traiter les rôles féminins et qui s’intéresse particulièrement aux relations entre parents et enfants.En 2013, ses nouvelles pièces ont été créées en divers théâtres d’Australie et d’Europe comme The Traverse Edinburgh, The Mac Belfast, Perth Theatre Company, Tamarama Rock Surfers Sydney, Canberra Youth Theatre Company et Brisbane Girls’ Grammar.Très demandé comme enseignant, conseiller et dramaturge, Lachlan Philpott a écrit des scénarios pour de nombreuses campagnes d’Amnesty International, et a exercé les fonctions de conseiller littéraire associé à l’Australian Theatre for Young People entre 2008 et 2011 où il dirigeait « Fresh Ink » (« Encre fraîche »), le grand programme australien de nouvelles écritures. Auteur en résidence au Red Stitch Theatre de Melbourne en 2006, au Griffin Theatre Company de Sydney en 2010 et 2014, à la Playwrights Foundation de San Francisco en 2012 et au Traverse d’Édimbourg en 2013. Il est actuellement en résidence à la Cité internationale des Arts à Paris. L'affaire Harry Crawford (The trouble with Harry) a bénéficié d'une aide à la traduction de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale.


Découvrir les pièces d’auteurs contemporains français ou étrangers, les lire et, le cas échéant, les mettre en lumière est une des missions de la Comédie-Française. Le Bureau des lecteurs, présidé par Laurent Muhleisen, conseiller littéraire de la Maison, lit près de quatre cents textes par an. Cette assemblée composée de membres extérieurs et internes à la Maison se réunit six fois et procède à la sélection de neuf œuvres qui sont lues, en public, par les comédiens de la Troupe.
Au terme de chacun des trois cycles de lectures publiques proposés cette saison, un groupe de spectateurs engagés – ayant assisté à l’ensemble des présentations – vote pour son coup de cœur. Ce choix nourrit la réflexion de l’Administrateur sur la programmation de textes d’auteurs vivants à la Comédie-Française.
C’est ainsi qu’au fil des années ont été créés, au Studio-Théâtre Lampedusa Beach de Lina Prosa et Dancefloor Memories de Lucie Depauw ; au Théâtre du Vieux-Colombier La Maladie de la famille M. de Fausto Paravidino et Erzuli Dahomey, déesse de l’amour de Jean-René Lemoine ; au Théâtre éphémère Une puce, épargnez-la de Naomi Wallace.

Membres du bureau
Sylvia Bergé, Alain Lenglet, Christian Gonon, Nicolas Lormeau, Nâzim Boudjenah, Christophe Montenez, Adrien Dupuis-Hepner, Frédérique Plain, Agathe Sanjuan et Maryse Estier

Distribution

La troupe

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Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.

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