Comédiens chanteurs : Gainsbourg et cætera
FAISANT FI DE L’INTERDICTION faite sous Louis XIV de jouer de la musique et de danser – ce privilège étant accordé à l’Opéra –, le Théâtre-Français ne cesse, depuis les comédies-ballets de Molière, de faire chanter sa Troupe dès que le Répertoire l’y invite, ne serait-ce qu’avec les couplets et chansons rythmant les pièces de Beaumarchais, Marivaux ou Musset. La Troupe compte en effet, dans son histoire, de nombreux comédiens formés initialement au chant et à la musique : Sallé (XVIIe siècle), Madame Thénard (XVIIIe siècle), Mademoiselle Paradol, Marthe Brandès (XIXe siècle), Paul-Émile Deiber (XXe siècle)… Depuis 2007, les comédiens ont interprété régulièrement des chansons pour des émissions radiophoniques musicales qui se sont prolongées, à partir de 2009, au Studio-Théâtre transformée en scène de cabaret mettant à l’honneur tantôt un répertoire thématique, tantôt d’illustres interprètes amoureux du verbe comme Georges Brassens, Barbara ou Boris Vian, que Serge Gainsbourg ne pouvait que rejoindre.
C’est en assistant à un concert de Vian dans les années 1950 que Serge Gainsbourg se dit qu’il peut « faire quelque chose dans cet art mineur ». Sa carrière embrasse ensuite, comme Barbara, l’art de l’interprétation et de la composition dans son acception la plus large, mêlant la musique au jeu. Plus qu’avec les « vraies » chanteuses, il aime travailler avec les actrices qu’il pousse vers des chemins auxquels elles ne sont pas habituées : « cela donnait une magie qui habillait bien son monde à lui », relève l’ancienne pensionnaire Isabelle Adjani. Réciproquement, dans sa riche carrière de compositeur de musiques de films, de scénariste mais aussi de réalisateur et de comédien, les acteurs ne cachent pas leur fierté d'être dirigés par ce « poète de la caméra » (Francis Huster) qui les connaît si bien. Dans les nombreux films qu'il tourne, il fréquente plusieurs Comédiens-Français comme Francis Huster (qu’il choisit d’abord pour post-synchroniser un acteur avant de le distribuer dans Équateur), Roland Bertin (après avoir tourné dans Je t’aime moi non plus, il est vu sur scène par Gainsbourg qui lui propose un rôle important dans Charlotte For Ever), Georges Descrières (Voulez-vous danser avec moi), Robert Hirsch (Toutes folles de lui), Louis Seigner (Le Pacha)…
Jean-Louis Barrault, alors directeur du Théâtre de l’Odéon, souhaite en 1962 satisfaire le désir de Gainsbourg en lui donnant carte blanche pour écrire une comédie musicale, invitation qu’il doit décliner et refuser à nouveau quelques années plus tard, faute de temps.
Vous êtes un poète, j’ai confiance en vous. Vous m’aiderez pour la mise en scène, si vous voulez de moi…
Jean-Louis Barrault à Serge Gainsbourg, 1968
La beauté toujours inégalée aux yeux de Gainsbourg, même dix ans après l'avoir vue, de la pièce The Connection de Jack Gelber interprétée par le Living Theatre avec le saxophoniste Jackie McLean (1962), lui inspire peu après ses chansons Black Trombone et Coco and Co.
Cette saison au Studio-Théâtre, c’est au tour de ses chansons d’inspirer la scène théâtrale.
Attention : en raison d'une forte demande, la carte famille 2025-2026 n'est plus disponible
Les réservations pour les Cartes et les Individuels se feront uniquement sur Internet et par téléphone au 01 44 58 15 15 (du lundi au samedi de 11h à 18h). Aucune place ne sera vendue aux guichets avant septembre pour la saison 2025-2026
En raison des mesures de sécurité renforcées dans le cadre du plan Vigipirate « Urgence attentat », nous vous demandons de vous présenter 30 minutes avant le début de la représentation afin de faciliter le contrôle.
Nous vous rappelons également qu’un seul sac (de type sac à main, petit sac à dos) par personne est admis dans l’enceinte des trois théâtres de la Comédie-Française. Tout spectateur ou spectatrice se présentant muni d’autres sacs (sac de courses, bagage) ou objets encombrants, se verra interdire l’entrée des bâtiments.